Atteindre la force du bien en faisant des offrandes
 
Depuis toujours, quand les Iraniens se trouvaient dans une situation compliquée, ils tentaient de chasser les choses négatives de leur vie et de se débarrasser du mal, en faisant des offrandes ou en sacrifiant des animaux tétrapodes. Parfois, quand leur vœu était exaucé, ils juraient de faire un service public. En Iran, faire des offrandes est très courant sous différentes formes.
Offrandes, aux cérémonies de deuil publics
L’une des offrandes les plus connues, consiste à préparer des repas et de distribuer des repas traditionnels aux affligés de Muharram . Pour faire cette offrande, après les cérémonies et au coucher du soleil, on prépare souvent des repas votifs et on sert aux affligés un dîner. Les repas et leur quantité dépendent de l’offrande et de la personne qui la fait. La personne peut être riche ou appartenir à la classe moyenne ou être pauvre. Alors, au mois de Muharram , surtout aux dix premiers jours, on prépare partout des repas votifs en mémoire d’Imam Hossein et les martyrs de Karbala .
L’un des repas les plus servis est Polo (riz) et Khorech (ragoût de la cuisine iranienne). En raison du manque du riz dans le passé, depuis longtemps cette offrande appartenait aux riches qui pouvaient acheter du riz. Pour faire cette offrande, à l’aube on préparait le Polo, puis on faisait cuire la viande, en même temps on ajoutait les épices et ensuit on distribuait les repas aux gens. Et pour cela, la veille, les voisins et les connaissances envoient leurs récipients, et une fois le repas prêt, on remplit les récipients et on les renvoie. On envoie séparément des repas aux proches et aux membres de la famille. Mais la plus grande partie des repas est distribuée aux pauvres qui se réunissent devant l’entrée de la maison de la personne qui fait l’offrande.
 
 
 
 
Offrande, à l’époque des Kadjar
Il existait un autre type particulier d’offrande. Offrande de pain et de yaourt. On faisait cette offrande à Abbas ibn Ali, le frère d’Imam Hossein , au jour de Tasu’a (le neuvième jour du mois sacré de Muharram). On offrait un pain et un bol de yaourt. La quantité dépendait de l’âge de la personne qui faisait l’offrande. Chaque année, on ajoutait à la quantité de l’offrande selon l’âge de la personne.
Ache (une sorte de soupe de la cuisine iranienne), repas votif populaire
On fait l’offrande d’Ache souvent au mois de Safar, au jour d’Arbaïn . Pour préparer Ache, on mélange la viande d’un mouton ou de plusieurs moutons, avec le riz, le pois chiche, le haricot cornille et le fenugrec. Puis, en faisant cuire, avec une spatule, on donne des coups jusqu’à ce que les os soient complètement séparés de la viande et qu’on obtienne un mélange homogène.
 
 
 
 
Pâtisseries votives
Une autre offrande qui existe encore aujourd’hui, est celle de Halva au safran. Le Halva est une pâtisserie composée de farine, de sucre, d’huile et de safran. On fait cette offrande plutôt au jour d’Arbaïn . Sholezarde est une offrande actuelle qui est âgée d’une centaine d’années et qui était très populaire à l’époque des Kadjar. Ce dessert sucré est composé de riz, de sucre, d’huile, de safran et d’amandes.
Offrande de bougie
Les aliments ne sont qu’une facette des offrandes. En plus des aliments, il y a d’autres offrandes courantes en Iran, dont celles de bougie. La veille d’Achoura les gens se rendent aux tekiyehs, puis ils y allument 41 bougies au pied du minbar (une sorte d'escabeau servant de chaire). Cette offrande appartient plutôt aux gens ordinaires, mais il y a parfois des nobles et des riches qui font ce genre d’offrande
 
 
 
 
Offrandes royales à l’époque des Kadjar
Faire l’offrande n’appartient à aucune classe sociale et il y a des preuves qui montrent que même la famille royale faisait des offrandes. L’une des offrandes les plus intéressantes de l’époque des Kadjar était le Ache votif de Nassereddine Chah. On dit que la raison en est que la mère de Nassereddine Chah avait fait le vœu que son fils devienne le souverain de l’Iran.
Une autre offrande était celle de Samanu (une sorte de pâte sucrée). Pour préparer le Samanu, on faisait tremper le blé dans l’eau. Après la germination des blés, on écrasait leurs racines. On faisait bouillir le liquide obtenu et y ajoutait un peu de farine, de noisettes, d’amandes et de noix non épluchées. Le goût sucré de Samanu venait du blé. La cuisinière restait souvent seul dans sa cuisine et elle priait. Personne n’était autorisé à entrer dans la cuisine. Au bout d’une demi-heure et lorsque les bulles de vapeur apparaissaient sur la surface de Samanu, les femmes entraient délicatement dans la cuisine et elles ôtaient le couvercle de Samanu. La cuisinière était souvent une vieille dame réputée.
Ajil-e Moshkel-gosha (Ajil est un mélange de fruits à coque et Moshkel-gosha signifie ce qui résout le problème) L’offrande d’Ajil-e Moshkel-gosha est une tradition pratiquée depuis l’Iran préislamique. Ajil-e Moshkel-gosha est composé de raisins secs, de mûriers secs, de noisettes, de pistaches, de leblebis (signifiant pois chiches grillés) et de noix. On mettait toutes ces graines dans un récipient et on les distribuait aux gens afin que ses vœux soient exaucés.
 
 

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