Mechhed ou Mashhad (phonétique: mæʃˈhæd) est la deuxième plus grande ville d'Iran et une des villes les plus saintes du chiisme. Elle est surnommée la ville aux mille visages. Elle signifie « lieu de martyr », d'après la mort par empoisonnement du huitième imam des chiites duodécimains l'imam Alî ar-Ridâ . Maintenant Mashhad est une ville religieuse et un lieu de pèlerinage pour tous les chiites duodécimains . L’immense majorité des Iraniens est chiite, 85 à 89 % sont des chiites duodécimains. Les chiites représentent entre 10 à 15 % du monde musulman. Ils sont eux-mêmes divisés selon le nombre d’imams (successeurs du prophète Ali) qu’ils reconnaissent. Les plus nombreux en reconnaissent 12 (comme les Iraniens), d’autres n’en reconnaissent que 7 (les Ismaéliens) ou 5 (les Zaydites).
Imâm `Alî ar-Ridhâ , connu en Iran sous le nom d' Emam Rezâ ( né vers le 1er janvier 7661 à Médine, mort 5 septembre 8182 à Tus ) a été le huitième imam chiite duodécimain . Chaque année, 17 à 20 millions de pèlerins se rendent au mausolée de l’imam Reza, huitième successeur de Mohammed. Imam d’autant plus populaire qu’il est le seul à être enterré en Iran . Il avait beaucoup de surnoms comme Abu Ali et Abu Mahomet. En plus, il y avait les autres surnoms tels que Sabir, Vafi, Zaki et Razi. Le nom de Reza lui a été donne par Dieu . Comme pour les autres imams, la littérature chiite lui attribue des miracles et des facultés extraordinaires, tels que la prévision des événements futurs, l’interprétation des rêves, la lecture des pensées de ses interlocuteurs, la connaissance de tous les langages humains et animaux.
Longtemps, L’Imam Reza se tient en dehors des affaires politiques. Jusqu’au jour où le calife abbasside Al Ma’moun, désirant initier une politique favorable aux chiites, invite l’imam à venir à Merv, cité du Khorasân, aujourd’hui au Turkménistan. À son arrivé à Merv, le calife propose à Reza de renoncer au califat en sa faveur. L’imam refuse avec réticence et sous la pression de ses partisans, à être l’héritier du califat et le successeur d’Al Ma’moun. En choisissant Reza comme futur calife, Al Ma’moun aurait désiré transmettre la fonction califale à un descendant d’Ali, susceptible de rétablir la concorde parmi des musulmans déchirés depuis la mort du Prophète. Toutefois, le choix d’Al Ma’moun soulève de vives protestations chez les Abbassides et dans les milieux sunnites irakiens. Quelques mois plus tard, l’imam Reza tombe malade et meurt, à Tus, à une vingtaine de kilomètres de Mashad. Selon plusieurs sources, et pour toute la tradition chiite, il a été empoisonné par une grenade ou un jus de grenade, avec le consentement ou sur ordre du calife : l’imam Reza est dès lors considéré comme un martyr et le calife jugé responsable de sa mort. L'imam est enterré à Mashad aux côtés du grand calife Hârûn ar-Rachîd, le père de l'assassin lui-même. Rezâ, huitième imam chiite, est le seul a être enterré en Iran. Ce qui lui confère une aura particulière. La construction de l'Iran en tant que pays est intimement lié à celle de Mashad et du Chiisme.
Chaque année, 15 à 20 millions de pèlerins s'y pressent. Mais à Machhad, le Mausolée de l'imam Rezâ (Ali Ridha) n'est pas seulement un lieu saint pour les Musulmans chiites. C'est aussi une tombe, une immense esplanade, des cours, des coupoles, des minarets, un musée, une bibliothèque, un site gigantesque capable d'accueillir des dizaines de milliers de croyants. A l'origine, au début du IXe siècle, un premier mausolée est érigé par le calife al-Mamun, détruit par la suite à plusieurs reprises. L'édifice actuel, dont les parties les plus anciennes remontent au XIIe siècle, sera reconstruit sous le règne de shah Abbas Ier (1588-1629). La coupole, rétablie après un séisme en 1673, est recouverte de plaques de cuivre doré. Le mausolée est flanqué d'un minaret et d'un grand iwan aux mosaïques bleues. Ce mausolée est devenu le centre de Mashhad, la nouvelle capitale du Khorassan. Le pèlerinage a pris une ampleur extraordinaire car `Ali ar-Ridhâ est le seul imâm chiite enterré sur le territoire iranien . L'intérieur, une salle aveugle de 9x10 m, est éclairé par un lustre en or massif offert par shah Rokh en 1418. Voir les ex-voto fixés aux murs et revêtus par Allahverdi Khan de splendides faïences. La pierre funéraire est logée dans une sorte de cage d'or grillagée. Les pèlerins, dans une cohue indescriptible, proches de l'extase, touchent ou embrassent les gros maillons du grillage où l'on noue des fils de couleur. Pour les chiites, la tombe d’un imam, ou la sépulture de l’un de ses descendants, est un lieu privilégié pour entrer en contact avec leur présence spirituelle et, à travers elle, avec Dieu Fatima, la sœur de `Ali ar-Ridhâ est enterrée à Qom, ce qui en fait le second lieu de pèlerinage en Iran.

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